« L’humilité est la modestie de l’âme, c’est le contrepoison de l’orgueil. » – Voltaire
Alors où en êtes-vous avec votre équanimité ? Je suis sûre qu’elle n’a plus de secrets pour vous et dans ce cas vous êtes déjà prêts pour notre deuxième épisode des soft skills oubliées : l’humilité. Plus connue que l’équanimité, pas toujours mieux maîtrisée ou mise en valeur, l’humilité compte parmi les soft skills souvent mises de cotées et pourtant si importantes. Alors si vous avez aimé apprendre à maîtriser votre équanimité, vous allez adorer en apprendre plus sur votre humilité ! On y va ? Allez c’est parti pour une petite leçon d’humilité à la sauce emage-me (ne voyez là aucun jeu de mots emprunté à une célèbre expression 😉).
L’humilité, qu’est-ce que c’est ?
Définition Larousse® :
HUMILITÉ : nom féminin (du latin, humilitas, -atis, de humilis, humble) Sentiment, état d’esprit de quelqu’un qui a conscience de ses insuffisances, de ses faiblesses et est porté à rabaisser ses propres mérites : Avouer ses fautes avec humilité.
2022 (déjà 😱 !). L’ère des réseaux sociaux, de la télé-réalité, des selfies en toutes circonstances et tous lieux… Depuis quelques années déjà, nous vivons à une époque où la culture du paraître plutôt que l’être est grandissante. Plus inquiétant encore, cette nouvelle ère du « moi » virtuel et bien souvent factice, ne verrait-elle pas aussi se développer un culte du narcissisme chez une jeune génération parfois déjà spoliée d’un certain niveau de curiosité et de maturité professionnelles ?
Pour y voir un peu plus clair dans l’humilité, ou plutôt, y « lire » un peu plus clair (bon d’accord… blague réchauffée de l’épisode 1 😝), il faut avant toute chose bien la définir. Si d’un côté nous avons beaucoup de tendances à connotation négatives qui assimilent l’humilité à la faiblesse, l’insuffisance ou la mauvaise estime de soi, d’un autre côté nous avons heureusement une définition à connotation bel et bien positive, que nous retiendrons ici. Une connotation positive qui définira le fait d’être humble comme une référence à la connaissance de soi, au travail intérieur, à la recherche de la vérité. Une autre manière de définir l’humilité pourrait résider dans le fait de bien comprendre nos erreurs, d’en avoir conscience et d’éviter de les reproduire.
Mais au fond, est-ce que l’humilité ce n’est pas juste apprécier ce que nous avons déjà ? Autrement dit, être humble, c’est accepter de ne pas être le ou la meilleur(e) sans pour autant être mauvais. D’ailleurs, le philosophe Spinoza disait :
« L’humilité a lieu lorsque quelqu’un, sans aller jusqu’au mépris de soi-même, connaît sa propre imperfection ».
Quelle que soit la définition qu’on lui choisit, l’humilité est un terme très souvent lié à la sincérité, à la manière dont on accueille la critique d’autrui, à la reconnaissance des autres et à l’acceptation de leur(s) réussite(s).
Toutes ces notions nourrissent la définition de l’humilité. Chacun pourra s’en faire sa propre interprétation mais elle ramènera toujours à un point commun entre toutes : l’humilité c’est avoir conscience. Avoir conscience de soi, avoir conscience de ses propres limites et les accueillir. PARCE QU’ACCEPTER SES FAIBLESSES C’EST AUSSI UNE FORCE !
Est-ce qu’être humble, c’est être modeste ?
L’erreur que nous faisons souvent est de confondre humilité et modestie. C’est un piège dans lequel nous tombons facilement par une mauvaise définition de l’humilité (heureusement si vous êtes arrivés jusque-là c’est que vous allez bientôt remédier à cela 😉) ou par facilité de langage. Minorer ses qualités ou avouer son ignorance sont propres à la modestie comme à l’humilité. Pourtant il existe une différence de taille entre les deux. La modestie aura une tendance plus superficielle et plus ou moins « hypocrite » que l’humilité. C’est une tendance à se dévaluer aux yeux des autres et parfois même à exagérer les traits alors que souvent, inconsciemment ou consciemment, nous pensons tout le contraire. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous rencontrons parfois le terme de « fausse modestie ».
Jean-Paul Sartre écrivait :
« La modestie est la vertu des tièdes. »
Entendons par tièdes ceux qui manquent d’ardeur morale ou de conviction dans leurs engagements. Dans modestie on entendra aussi modération. Être modeste c’est savoir faire preuve de retenue dans l’appréciation de soi-même et de ses qualités. Et cette tendance à augmenter ou dénier ses forces et faiblesses qu’on retrouve dans la modestie ne sera pas présente dans l’humilité. D’ailleurs le mot modestie lui-même est issu du terme latin modus, qui signifie la mesure, alors que l’humilité tire son origine dans le mot humus qui signifie la terre. CQFD ! (Enfin… pour les plus philosophes et latinistes d’entre nous 😂).
En bref, d’extérieur et de surface, la modestie relèvera plutôt de l’ordre de la convention sociale tandis qu’interne et profonde, l’humilité exprimera la vérité de soi. Et là vous vous dites, « Quoi ? Mais qu’est-ce que ça veut dire la vérité de soi ?! ». Pas de panique, on y arrive !
En somme, l’humilité est une attitude qu’on adoptera sans jamais se mettre au-dessus des choses et des autres même inconsciemment. Une attitude dans laquelle on respectera toujours les qualités que l’on possède tout comme ses points à améliorer. Dans l’humilité on accepte pleinement l’existence des choses dans son ensemble. Dans la modestie on aura une façon automatique et parfois inconsciente de les adapter, voire les manipuler, en fonction des actes, des faits, des conditions, des situations et même de son auditoire. Pour le psychiatre et philosophe anglais Neel Burton, l’humilité est d’ailleurs bien moins susceptible de craquer sous la pression ou les circonstances par rapport à la modestie.
Pour bien comprendre la nuance, être humble est un véritable travail de conscience et de construction. L’humilité ne nous dévalorise pas en soi, elle ne nous surestime pas non plus, mais elle nous donne conscience de nos atouts et de nos limites. Elle nous protège des désillusions et nous permet de garder les pieds sur terre. Être humble c’est aussi savoir que nous devons toujours travailler, au minimum pour maintenir nos acquis et au mieux, pour nous améliorer. C’EST UN ETERNEL APPRENTISSAGE qui suscite l’envie d’aller vers le mieux et plus loin. Contrairement à la modestie, l’humilité elle, s’appuie sur ce que je suis vraiment, ce que JE SAIS QUE JE PEUX FAIRE OU NE PAS FAIRE.
Comment trouver la juste humilité ?
Une fois que l’on a conscience de la valeur profonde de l’humilité le plus dur reste à faire : bien la mesurer… Vous l’aurez certainement compris, pour devenir humble, vous devez accepter vos limites. Le vécu, les obstacles et les trajectoires personnelles, en somme l’expérience, sont un facteur prépondérant dans le degré d’humilité d’un individu. N’oublions pas également les paramètres de l’éducation et de l’environnement. Si notre vécu personnel forgera la manière dont on apprivoise notre humilité indépendamment de celle des autres, il y a toutefois quelques tips de bonnes pratiques communs à tout individu voulant développer un état d’esprit plus humble.
On vous en a sélectionné 10 plutôt faciles à appliquer pour développer votre nouvelle soft skill oubliée :
✅ Arrêtez de vous comparer aux autres : si vous passez votre vie à vous comparer aux autres, vous n’aurez jamais l’impression que ce que vous avez vous suffit ! 👀
✅ Acceptez de ne pas exceller dans tous les domaines : vous ne pouvez pas être le meilleur dans tout ce vous faites ! 🥇
✅ Soyez optimiste : vous ne pouvez pas être humble si vous gâchez votre temps à vous plaindre des mauvaises choses qui vous arrivent ! 😁
✅ Félicitez les autres : vous êtes rarement responsable à 100% de votre succès, pensez à reconnaître que d’autres personnes l’on rendu possible ! 👏🏻
✅ Appréciez vos talents et les talents des autres : être capable d’apprécier ses propres talents et qualités mais aussi ceux des autres peut aussi vous montrer des qualités que vous souhaitez améliorer ou posséder ! 👥
✅ Soyez reconnaissant de ce que vous avez ou n’avez pas : certaines personnes ont certes plus de chance que d’autres mais le plus important, c’est-ce que vous faites de votre chance ! 🍀
✅ Reconnaissez vos erreurs et vos défauts : juger les erreurs des autres est beaucoup plus facile que de juger vos propres erreurs ! ⚖️
✅ Apprenez des autres : il est facile de reconnaître que vous faites des erreurs et que vous n’avez pas toujours raison, il est plus difficile de reconnaître que dans bien des cas les autres ont peut-être raison ! 👩🏻🏫
✅ Evitez de vous vanter : si vous êtes si formidable que ça, les gens reconnaîtront vos efforts et vous féliciteront d’eux-mêmes ! 🤳
✅ Arrêtez de parler : si vous passez tout votre temps à parler de vous ou à partager vos idées, vous n’allez pas apprendre des autres ou apprécier ce qu’ils ont à vous offrir ! 🎤
Bon. On vous en a déjà beaucoup dit alors on va laisser la conclusion à Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain qui a beaucoup travaillé sur l’altruisme. Parce qu’il faut toujours un mot de la fin et parce que sa vision de l’humilité est quand même vraiment pas mal pour conclure 😝 :
« L’humilité est une valeur oubliée du monde contemporain, théâtre du paraître. Les magazines ne cessent de donner des conseils pour « s’affirmer », « s’imposer », « être belle », paraître à défaut d’être. Cette obsession de l’image favorable que l’on doit donner de soi est telle que l’on ne se pose plus la question de l’infondé du paraître, mais seulement celle du comment bien paraître ».
Sources :
- passeportsante.net
- lesmotspositifs.com
- fr.wikihow.com
- lanouvellerepublique.fr
- YouTube : Thom Reo